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Baptisée à Pâques

Niousha Magdalena AFZALI est d’origine iranienne, elle habite en Belgique depuis une dizaine d’années. Elle est coiffeuse et esthéticienne, artiste, et propriétaire d’un salon de coiffure et beauté. Pendant plus d’un an elle a suivi la préparation aux sacrements de l’initiation chrétienne, et à Pâques de cette année, elle a reçu le baptême.


BN : Vous venez de l’Iran qui est un pays musulman, comment avez-vous connu la foi chrétienne ?

NMA : Quand j’avais huit ans, un maître soufi m’a donné un livre sur la vie de Saint François d’Assise, je l’ai lu au moins une dizaine de fois. Quand j’étais adolescente une amie arménienne m’a donné la Bible, et depuis, je la lis presque tous les jours. Je me souviens que j’ai même fabriqué une croix que j’ai accrochée dans ma chambre. A Noël, j’allumais une bougie que je mettais à la fenêtre. Tout cela devait se passait en cachette, bien sûr. Je sais que Dieu est mon Père, et Jésus mon maître et mon sauveur. Il m’a accompagnée tout au long de ma vie.


BN : Pouvez-vous raconter quel était votre chemin pour arriver en Europe, en Belgique ?

NMA : Je ne veux pas raconter tous les détails parce que c’est une histoire très longue et difficile. Mais je vais dire simplement que ma vie n’a pas été facile. J’ai beaucoup souffert depuis que j’étais très jeune. Souffrance physique, psychologique. Et à travers cette souffrance, je crois que j’ai pu mieux connaître le Christ. Quand j’étais jeune je me voyais pure, innocente, comme tout enfant. Et j’ai vu en Christ cet homme pur et innocent, mais torturé et tué par les hommes. Et je sentais aussi qu’il était avec moi dans tout ce que je vivais. Il était la lumière que j’apercevais derrière les ténèbres. S’il n’était pas là avec moi je crois que je ne serais pas là aujourd’hui. Le chemin pour arriver ici était vraiment difficile parce qu’à la fin, j’ai dû fuir et demander l’asile pour sauver ma vie. Aujourd’hui, je suis heureuse parce qu’après de longues années, j’ai enfin reçu la nationalité belge.


BN : Vous avez dit que Jésus vous accompagne dans votre vie. Est-ce que vous vous souvenez des signes particuliers de sa présence ?

NMA : Quand j’étais jeune, j’avais souvent le sentiment qu’il était simplement là, comme une présence réconfortante. Mais aussi à travers la Parole de Dieu. Parfois j’ouvre la Bible un peu au hasard et souvent le passage que je lis s’adresse directement à ce que je suis en train de vivre, en particulier quand je traverse une épreuve. Ou encore, quand je porte en moi une question, ou un choix à faire, et que je n’ai pas de réponse, je pose la question à Dieu. Et puis j’ai des conversations avec des personnes qui n’en connaissent rien, même des inconnus, et dans la conversation la réponse m’apparait très clairement. Quelques fois, le Seigneur me parle aussi à travers la nature et ses créatures, ou encore dans les songes. Je sais qu’il ne faut pas voir les signes de Dieu partout, mais dans ces moments il est très clair pour moi que Dieu me parle, me guide et me réconforte.


BN : Il y a plus d’un an vous êtes venue demander le baptême. Pourquoi avez-vous choisi l’Église catholique ?

NMA : J’ai connu l’Église catholique quand j’étais enfant grâce à ma grand-mère. Elle me parlait du Pape, et un jour on a regardé ensemble la vidéo de l’élection du Pape, je crois que c’était Jean-Paul II. D’abord la fumée noire, puis la fumée blanche, et les acclamations. Nous aussi, on se réjouissait avec les foules sur l’écran, on s’embrassait. J’aime le Pape. J’aime aussi les saints. En particulier saint François d’Assise, mais aussi sainte Marie-Madeleine qui m’est très chère et dont j’ai pris le nom. Et bien sûr la Vierge Marie qui est ma mère. Quand j’étais petite, je croyais qu’il n’y avait pas d’autres Églises que l’Église catholique. Plus tard j’ai appris qu’il y avait aussi les protestants et les orthodoxes. Mais tout ce que j’ai appris sur la foi catholique me dit clairement que c’est mon Église.


BN : Pendant plus d’une année vous avez suivi la préparation au baptême, vous avez rencontré beaucoup de nouvelles personnes, et vous avez rendu de nombreux services. Quelle a été votre expérience de l’Église pendant ce temps ?

NMA : Dès le premier jour, je me suis sentie accueillie ! Le jour où je suis venue demander le baptême j’étais très mal, triste, je pleurais, et F. – un bénévole à l’église – est venu vers moi pour me donner une petite carte de sainte Rita et pour m’encourager. Pendant cette année, j’ai rencontré beaucoup de personnes très gentilles, généreuses. Je peux vraiment les appeler mes frères et sœurs, même si on est parfois très différents, ils sont ma famille. J’ai laissé une famille en Iran, mais Dieu m’a donné une nouvelle famille ici. Et je sens une connexion, un lien avec eux que je n’ai jamais connu auparavant. Et pour ma foi aussi c’était un temps très fructueux. J’ai l’impression que tout trouve sa place, comme les pièces d’un puzzle. Tout ce que j’avais appris par moi-même sur la foi, et aussi des choses que j’avais entendues mais que je ne comprenais pas, tout cela est maintenant à sa juste place et crée une très belle image qui me correspond.


BN : A la Vigile Pascale de cette année vous avez reçu le baptême. Qu’avez-vous ressenti dans ce moment ?

NMA : Je ne trouve pas les mots pour le décrire. C’était comme si mon âme voulait s’élever et quitter mon corps ! Aussi, avant la célébration j’étais très fatiguée à cause de tout le travail de préparation, mais après j’étais pleine d’énergie, de grâce. Je n’ai pas pu m’endormir avant trois heures du matin !

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