Evangile du 29ème dimanche ordinaire, année C (Luc 18, 1-8).
Le contexte de cet évangile est la venue du Fils de l’homme à la fin des temps (voir Lc 17). C’est donc dans ce contexte que Jésus prononce cette parabole. Une veuve vient implorer son juge pour la libérer de son adversaire. Et si le juge obtempère, malgré son désintérêt total pour la justice, c’est à cause de la persévérance de la femme, sa pugnacité même. Jésus propose alors d’interpréter cette parabole : le juge, c’est Dieu, la veuve, ce sont les élus, livrés à un adversaire. Dieu n’est pas sans justice, loin de là, il fera donc justice… « sans tarder » d’ailleurs. Pourtant, on peut avoir l’impression qu’il tarde et on risque de se décourager. Un autre danger est celui de l’insouciance qui conduit à la perte de la foi. L’homme oublie sa condition fragile et injuste qui nécessite un salut et donc un jugement. Dans la parabole, le jugement consiste en une libération. La foi, c’est donc prendre conscience de notre fragilité, de notre finitude, alors que tout dans la vie aspire au bonheur, à la paix et à l’éternité, c’est en même temps admettre qu’il y a un combat qui nous dépasse, c’est enfin s’en remettre avec confiance à la Parole de Jésus qui nous assure que Dieu fera justice en notre faveur.
Telle est la prière des élus, un cri qui est le fondement même de notre humanité qui aspire à la libération définitive. Ce cri advient à la surface lors de la perte d’un être cher, par exemple. A ce moment-là, nous ne sommes plus indifférents, ni insouciants. Le face-à-face avec la mort (comme avec toute injustice, d’ailleurs) nous révèle l’injustice qui est la nôtre, d’avoir été appelés à la vie et d’être condamnés à la perdre.
Les chrétiens ont donc cette mission de veiller, de témoigner de l’espérance, laquelle a un double effet : faire retentir sans cesse ce cri de l’humanité souffrante, et soutenir tout ce qui travaille dans le monde à faire advenir plus de justice, en attendant la libération ultime et définitive.
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