Dans le précédent numéro j’évoquais la question de la nécessité pour l’Église de punir certains comportements des baptisés. À cet effet, elle dispose de certains instruments administratifs et judiciaires.
Il existe donc au sein de l’Église des tribunaux, appelés officialités, dont le rôle est de juger les cas qui lui sont présentés. Toute personne qui s’estime lésée par le comportement d’un baptisé, qu’il soit prêtre, religieux, religieuse ou laïc, peut donc déposer une plainte devant l’officialité. Peu de gens le savent.
On pense en effet souvent que les tribunaux ecclésiastiques ne s’occupent que des questions ayant trait aux « nullités de mariage ». Il arrive en effet que, pour une raison ou une autre, le sacrement de mariage que se confèrent les époux soit invalide parce que leur consentement est altéré par des circonstances extérieures ou liées à leur structuration psychique. Dans ce cas, il appartient à l’officialité de constater l’invalidité du mariage en s’appuyant sur les motifs d’invalidité reconnus par le code de droit canonique.
Si l’activité principale des tribunaux ecclésiastiques concerne les mariages, d’autres cas peuvent cependant justifier un recours devant l’officialité : les abus d’autorité et de confiance émanant d’une personne assumant une charge dans l’Église Catholique, les malversations financières dans le cadre d’une mission ecclésiale, le non-respect de certaines règles dans l’exercice du sacerdoce.
L’existence de tribunaux ecclésiastiques n’est donc pas superflue lorsque les droits des baptisés ne sont pas respectés.
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