L’évangile de ce jour relate l’événement du baptême de Jésus. Marc nous le décrit en quelques mots et nous donne part à l’expérience de Jésus. C’est en effet l’action de Jésus qui l’intéresse et qu’il nous transmet.
Jean-Baptiste a d’abord annoncé la venue de Jésus en des termes impressionnants. Il désigne Jésus comme celui qui est plus puissant que lui et dont il n’est pas digne de dénouer les sandales. A son baptême d’eau, il oppose celui dans l’Esprit Saint pour lequel Jésus vient. L’attitude de Jésus contraste avec ces paroles de Jean, puisqu’il se fait baptiser par lui. Marc, à la différence des autres évangélistes, n’ajoute aucun commentaire.
Les choses parlent d’elles-mêmes. En descendant dans l’eau, Jésus assume la démarche du peuple, il la fait sienne, il se fait solidaire du pécheur qui se reprend, mais en même temps, il apporte quelque chose de nouveau et de décisif. Les versets qui précèdent montrent en effet la foule venue de Judée et de Jérusalem répondre à l’injonction de Jean et se faire baptiser dans l’eau en signe de conversion. Jésus ne vient ni de Judée, ni de Jérusalem. Il se singularise par son origine, il vient de Nazareth en Galilée, comme pour signifier qu’il vient d’un ailleurs et que sa venue n’est pas d’abord dictée par la proclamation de Jean. Malgré cela, il entre dans l’eau et reçoit de Jean le baptême.
Cette entrée de Jésus dans l’eau du baptême prend un sens singulier. En entrant dans les eaux du Jourdain, en se laissant baptiser par Jean, en se faisant solidaire de l’humanité, il la plonge dans ce qu’il est, il l’immerge avec lui, non plus dans les eaux, mais dans l’Esprit Saint. C’est un merveilleux échange qui advient. Il devient l’un de nous et, en lui, nous devenons ce qu’il est.
Car lorsqu’il remonte de l’eau, c’est l’Esprit qui descend sur lui et la voix du Père le désigne comme le Bien-Aimé. Cette expérience est celle de Jésus et de Jésus seul : « Il vit », dit l’évangéliste et la voix s’adresse à lui seul : « Tu es ». Mais voilà que l’événement d’amour trinitaire a pénétré la terre. Les cieux se sont déchirés. Dieu en son éternité vient dans le temps et dans l’histoire des hommes, il vient se mêler à eux, il vient discourir avec eux, il vient pour les sauver. L’humanité de Jésus, Fils de Dieu, est pour nous le moyen d’accès à la vie trinitaire.
Le baptême chrétien nous fait fils avec le Fils, en Lui. Le témoignage que le Père rend au Fils dans l’Esprit est en quelque sorte répété, ou mieux, il est définitif et valable pour tous, dans la mesure où, par le moyen de la foi en lui, Jésus nous donne accès à sa condition de Fils. Nous sommes reconnus fils dans le Fils, par le Père qui nous envoie l’Esprit et nous fait le don de son amour. « En toi, j’ai mis tout mon amour » devient une parole de vie pour chacun de nous.
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