Notre frère Stanislas, qui fait partie de notre unité pastorale, est le patient Covid qui a passé le plus de temps dans un hôpital en Belgique : sept mois et demi ! J'ai pu me rendre deux fois auprès de lui ; une fois en soins intensifs et une fois en revalidation. Ce furent deux moments de grâce.
En soins intensifs, il était au plus mal, dans un état comateux. J'ai pu aller prier auprès de lui avec son épouse bien-aimée. Ce jour-là, il a parlé pour la première fois depuis des mois. Quand je lui ai demandé s'il me reconnaissait ce fut un « oui ! » Je vois encore la joie de son épouse ! Nous avons pu prendre le temps de prier pour lui, et il était présent. J'avais la certitude qu'il en sortirait. Nous avions fait une neuvaine pour lui afin qu'il sorte de l'hôpital en retrouvant toutes ses facultés. Et il en sera ainsi. Récemment, il m'a raconté que les médecins s’étaient réunis autour de lui et se proposaient de débrancher les machines, à l’exception d’un seul, qui voulait lui donner encore une chance. Il avait tout entendu ! Lui était confiant dans le Seigneur, et il en est sorti grâce à la chance que lui laissa ce médecin et à sa foi en Dieu. De cela, il se souvient parfaitement, comme aussi de ses cauchemars, mais il ne se souvient pas de notre visite...
La deuxième visite fut lors de sa revalidation. Il était parfaitement conscient ! Prier avec lui m'était d'un grand réconfort, rien qu'à voir sa confiance dans le Seigneur au cœur de sa souffrance. Malgré sa demande de pouvoir soigner son âme, les portes de l'hôpital ne se sont plus ouvertes ; je n’ai plus été autorisé à le visiter ! L'homme ne serait-il pas un corps et une âme ? Stanislas a souvent parlé de sa foi et de l'importance de sa vie spirituelle pour sa guérison. Mais c’est seulement par WhatsApp que nous avons pu continuer à nous parler et à prier ensemble.
A son retour à la maison, je suis allé dire la messe chez lui. Là, à travers ce qu’il m’a partagé, j'ai compris que j'avais affaire à un homme d'une foi capable de surmonter toute épreuve, et pas seulement celle du Covid. Jamais je n'aurais imaginé tous les dangers qu'il a rencontrés. Une foi qui déplace les montagnes ! Merci Stanislas, tu es une lumière dans la nuit de ce monde.
Encore une question... Pourquoi, dans les interviews qu’a diffusées la télévision, tant francophone que flamande, ainsi que dans un journal flamand, a-t-on passé complètement sous silence son témoignage de foi, qui pourtant explique sa force intérieure, dans le combat contre la maladie, comme face aux injustices de ce monde. De quoi a-t-« on » peur ?
Merci à toi, Stanislas !
Fr. Marc
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