3e dimanche ordinaire A (Mt 4, 12-23)
On ne retient souvent de ce passage de l’évangile de Matthieu que l’épisode de l’appel des premiers disciples. Et on remarque volontiers la façon dont ils laissent tout pour suivre Jésus. On s’interroge moins, en revanche, sur ce qui précède et ce qui suit.
Pourquoi Jésus quitte-t-il la Judée pour la Galilée, puis Nazareth, pour Capharnaüm ? En Judée, Hérode vient d’arrêter Jean-Baptiste, les Judéens ne sont donc peut-être pas prêts à entendre ce que Jésus a à leur dire. À Nazareth, tout le monde le connaît, ce n’est qu’un gros village : va-t-on prendre au sérieux cet homme qu’on a connu gamin ? Mais la Galilée, et plus encore Capharnaüm, est un carrefour cosmopolite. On y croise des gens de partout : Syriens, Phéniciens, Perses et autres. Ceux que les Juifs méprisent parfois parce qu’ils ne sont pas des leurs. Et c’est pourtant à eux aussi que Jésus a une Bonne Nouvelle à annoncer.
Pour l’assister dans cette mission, Jésus appelle des gens ordinaires : pas de scribes, pas des dignitaires religieux, de simples pêcheurs du Lac de Galilée. Mais enfin, quelle idée de confier une telle responsabilité à des gens qui n’y connaissent rien ! Savent-ils seulement pourquoi ils le suivent ? Il est comme ça Jésus, il fait confiance aux petits, aux pauvres, à ceux que les autres n’aiment pas trop.
L’histoire ne s’arrête pas là puisque, suivi par cette bande d’amateurs, Jésus va parcourir la Galilée « proclamant l’Évangile du Royaume, guérissant toute maladie et toute infirmité dans le peuple » (MT, 4, 23).
Cette Parole, aujourd’hui, me dit trois vérités à retenir dans ma façon d’aborder les personnes que je côtoie au quotidien. D’abord, ne pas m’obstiner à vouloir convaincre celles et ceux qui ne veulent rien entendre de la pertinence de ma foi en Jésus-Christ. Ensuite, ne pas croire que je peux arriver tout(e) seul(e) à faire connaître le message du Christ, ni qu’il faut être spécialement intelligent, instruit, diplômé pour le faire. Enfin, ne pas rester enfermé(e) dans ma communauté et ma pratique religieuse, car c’est en mettant « les mains dans le cambouis » d’un environnement dans lequel l’Évangile n’est pas la référence principale, qu’on peut espérer que ce message soit accueilli par certains. Et dans tous les cas, mon témoignage de vie sera plus parlant que mes discours.
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